Le Fredisch a été fidèle à lui même
, voici son compte rendu pour ceux qui ont 5min à perdre, c'est toujours intéressant de voir un autre point de vue de la même sortie
:
"C'est donc le dimanche aprem qu'il est temps de rentrer sur Paname mais tout aurait terminé sagement si mon cher ami Alex Dimitriou ne m'avait pas proposé une de ces idée "à la con"
pendant que je dégustais un savoureux aligot en plein coeur de St Flour. Bon, je profite d'abord de ma semaine auvergnate avec ma chérie et après courte réflexion, je finis par poser 3 jours de congés supplémentaires et accepte sa proposition d'effectuer un Tour du Mont Blanc VTT express à la journée. Bon, le rendez-vous est fixé au mardi matin, j'aurais préféré un peu de repos entre deux mais bon ça ne se refuse pas... Allez à peine rentré, une tournée de lessive, lavage du vélo, on vide le sac pour en refaire un autre et le lundi midi me voici reparti direction Chamonix, 6 heures de train et me voici sur place en soirée où je retrouve mon fameux Alex mais également deux autres slides riders dont un ne m'est pas inconnu...
. On change mon pneu arrière un peu détruit en deux temps trois mouvements, soirée sympa autour d'une table pour présenter la sortie du lendemain qui s'annonce sans surprise de belle difficulté. Bon, en gros ce Tour du Mont-Blanc se fera sur le concept du tracé officiel de l'UTMB mais en shuntant quelques difficultés de manière à rester sur un dénivelé respectable pour boucler le tracé sur une journée...
Allez, courte nuit efficace et ce mardi matin, réveil 3h15. Le temps de se mettre en tenue, récupérer Nico et Paul, manger un truc vite fait et à 4h30, on part du parvis de l'église de Chamonix. C'est parti pour une longue journée qui commence à la frontale sous une douceur étonnante qui augure une chaude journée. On shunte d'entrée la piste qui longe l'Arve pour rejoindre la station des Houches le plus rapidement possible. Les trois loustics démarrent pied au plancher, ça roule à plus de 30km/h et ce que je peux déjà dire, c'est que ça ne va pas être une grande journée pour moi, je suis fatigué, je n'arrête pas de bailler et je n'ai pas de jus. Bon, ba je donnerais ce que je pourrais et puis on verra plus tard. En tout cas, je suis heureux d'être là.
Allez, à peine 10 bornes en une vingtaine de minutes et c'est parti pour la première ascension, les 700m de dénivelé pour monter au col de Voza, la même que celle empruntée sur l'UTMB puisqu'on va suivre le même tracé jusqu'au 65e kilomètre. En fait, faut monter une piste de ski mais sincèrement c'est vraiment raid, on passe régulièrement les 20% de pente et je me demande comment les trailers de l'UTMB arrivent à courir dans ces pentes, c'est juste à peine croyable !! A deux reprises, je dois poser pied d'autant que ma lampe s'étant barré, je n'ai plus de lumières. Bon cette montée étant tellement raide et vu que ça roule quand même, je ne suis pas plus mauvais que les autres à l'exception de Paul qui grimpe comme un ours...
Voici enfin ce sommet du col de Voza à 1650m d'altitude très énergivore déjà. Le jour se lève, place à la descente pas très intéressante sur une piste de ski presque aussi raide que celle que l'on a monté, on reste tous prudent pour ne pas s'en mettre une dès la première descente. Une mini remontée, un petit bout de single zt on continue le schuss pour se retrouver en face du village de St Nicolas de Véroce. On est redescendu à 1000m d'altitude et on reprend la route piur monter à la station des Contamines et là ba le boulet de service c'est moi...
. Les trois loustics parlent tranquillement, moi à la peine un peu derrière d'autant qu'ayant détecté un gros jeu dans mes roulements de biellette susp, je resterais susp débloqué toute la sortie pour ne pas aggraver le soucis. On passe la station des Contamines, la piste de ski roues à notre gauche et on se dirige "tranquillement" enfin pas tant que ça vers la chapelle Notre Dame de la Garde (je crois
) où on refait le plein d'eau. On est à 1200m d'altitude et la 2e ascension nous attend pour monter à 2530m d'altitude !! 🤯🤯. J'ai déjà fait des montées exigeantes sur l'Ironbike mais celle qui nous attend est sacrément vilaine !!
On commence par une voie romaine avec des dalles très raides à passer, c'est limite sur le vélo, c'est déjà à fond alors qu'on a seulement deux bonnes heures de vélo...
. On poursuit par une piste irrégulière, un coup à fond, un coup tranquille et on passe devant le refuge de la Balme où des randonneurs déjeunent tranquillement. Maintenant la montée va changer, 600m de dénivelé en portage dans un tas de cailloux pour monter au col du Bonhomme. Bon comme si la fatigue ne suffisait pas, notte escapade auvergnate avec gros sac à dos m'a "fissuré" les lombaires, du coup je pousse le vélo le plus possible mais trop de cailloux donc je porte quand même en m'imposant quelques pauses. Mais quand bien même, il n'est pas facile ce portage, je confirme ça reste du Trail sur certaines sections l'UTMB !! Au bout de 45 bonnes minutes à porter, voici enfin le sommet du col du Bonhomme à 2300m d'altitude. On aperçoit le Beaufortain en face de nous et le Monte Bianco derrière, c'est vrai que c'est très très beau !! Par contre faut encore monter 250m de dénivelé en portage, on m'aurait menti !!! Pouaaaaaahhh bon ba faut y'aller et c'est reparti pour 15/20 minutes de gros portage et 2/3 endroits où faut chercher sa trace...
Bon ba nous y voici à ce col de la Croix du Bonhomme à 2530m d'altitude, sacré butte à gravir... Place à la descente, je m'en doutais vu l'état du chemin à la montée, ba la descente c'est du chantier, exactement identique que la descente de la Ponsonnière sur l'Ultra Raid La Meije. Par contre là, l'intérêt c'est que ça me remet d'équerre en descente pour l'Alps Epic par exemple.. Certes les Vosges, c'est un certain niveau mais la haute montagne sur des sentiers pédestre c'est un tout autre niveau...
. Avec les trois fous furieux, je m'en sors pas trop mal malgré quelques frayeurs et des bras en compote.
En à peine plus de 20 minutes, on a perdu 1000m d'altitude et on se retrouve au hameau des Chapieux. Allez plein d'eau dans des chiottes et on repart sur une petite route pour gravir 250m de dénivelé supplémentaire, on a 5 heures de vélo. La montée est agréable, ça fait du bien de rouler, je suis toujours un peu le fardeau à l'arrière. On passe le hameau de la Ville des Glaciers, effectivement on aperçoit de très beaux glaciers devant nous. On quitte la route pour s'engouffrer dans un single, enfin je retrouve un semblant de mieux, plus de nausées et des jambes qui tournent un peu plus rond. On arrive au refuge des Mottets, pendant que les gars refont le plein d'eau, je permets de prendre un peu d'avance qui vont me motiver à ne pas me faire reprendre et ainsi avancer correctement car il reste 700m de dénivelé. En fait cette montée en single est raide mais roulable avec un peu d'énergie et de force !! On double des randonneurs qui nous encourage jusque parvenir au sommet du col de la Seigne, 2530m d'altitude !! Il a vraiment fait chaud sur cette montée, il est 11h et on passe en Italie...
Allez la bascule sur une descente un peu plus sympa et moins dégueu que la première pour rejoindre le lac Combal qui est tout petit. A partir de là, on shunte toute la montée du Chécrouit et la descente sur Courmayeur. On file sur une piste plate pour dérouler un peu et descendre une seconde partie de dénivelé sur route où on croise un paquet de randonneurs. On quitte la route histoire de reprendre un bout de piste qui remonte un peu et on croise un gros troupeau de vaches, on devra se frayer un chemin au milieu de ces vaches sans les effrayer. On termine notre descente très rapide pour se retrouver à l'autre bout du tunnel du Mont-Blanc côté italien. On passe le village d'Entrèves, il est midi. On refait le plein d'eau et c'est parti pour 1300m de dénivelé avec cette fichue ascension du Val Ferret !!! Bon le fait d'éviter Courmayeur nous évite le portage de 800m de dénivelé pour rejoindre le refuge Bertone mais quand même !! On monte tranquillement par la route et je suis maintenant dans le rythme. Après 300m de dénivelé, pause !!! Il pleut quelques gouttes, le temps est menaçant; on s'arrête manger, un arrêt de 45 minutes plus long que prévu entre la préparation de sandwichs chaud, deux endroits différent piur acheter un casse dalle et siroter un coca mais ça fait aussi du bien à tout le monde d'autant qu'on sait ce qui nous attend.
On repart à 13h30, on a fait une bonne moitié de chemin. C'est reparti, bout de route et sentier ludique pour retrouver le tracé de l'UTMB un peu avant le refuge Elena. On attaque une montée plus raide sur un chemin qui roule, je perds 5 minutes en coinçant ma chaîne dans les rayons et un gros orage commence à s'abattre juste avant que l'on atteigne le refuge Elena où l'on s'abritera pour laisser passer l'orage. Après 10 minutes de pause, c'est parti pour une bonne demi heure de portage et atteindre le Grand Col Ferret, notre point culminant à 2550m d'altitude. On croise des randonneurs qui nous prennent pour des malades, ce auquel je réponds que bien d'autres avant nous ont réalisé ce défi et que les trailers de l'UTMB vont plus vite que nous à vélo... 🤪🤪🤪.
La vue au sommet est magnifique, il est 15h30 et on entre en Suisse. On bascule sur une descente qui sera la plus belle du jour, single très propre, très joli, de beaux virages, des petits sauts, super chouette et ça récompense presque deux heures de montée. On termine par une alternance de pistes et de sentiers et on doit à nouveau s'abriter sous le porche de l'église de Ferret pour laisser passer un nouvel orage. 15 minutes plus tard, on poursuit dans un sentier boueux pour rejoindre le village de la Fouly, on a 103kms au compteur.
On file dévaliser l'épicerie pour un second repas constitué de chips, de bonnes bricoles sucrées et de coca, de quoi bien finir la sortie malgré que l'on soit en retard suite au déjeuner prolongé et aux différents orages. D'ailleurs, un troisième s'abat au moment où in termine de manger. On éternise du coup un peu l'arrêt et après 30 minutes de pause, on repart sous une fine bruine. On décide de shunter le chemin qui longe le torrent pour descendre par la route et gagner un peu de temps perdu. La pluie est froide au début mais devient chaude un peu plus bas !! On termine la descente dans des sentiers secs car plus bas il n'a jamais plu.
C'est reparti pour une nouvelle montée de 450m de dénivelé sur un sentier raid mais très agréable (sentier des Champignons), il était apparemment pourri et plein de racines mais a été réaménagé pour les promeneurs nous permettant de passer quasi tout sur le vélo bien ragaillardi par le goûter précédent. La montée passe assez vite et on se retrouve au lac de Champex. Il est 17h30, les prévisions ne sont pas bonnes, un gros orage s'annonce et apparemment plus important que les autres. On file s'abriter dans une boulangerie où l'on dévore une glace et où l'on boit un verre. 20 minutes plus tard, ça se calme et on tente le risque de repartir. Une jolie descente technique nous attend avec plein plein de racines partout et ensuite c'est LA grosse dernière montée qui nous attend, les 700 mètres de dénivelé pour atteindre l'alpage de Bovine. Pour faire simple, c'est une heure de portage, un vrai calvaire ce bordel. A ceci s'ajoute un dernier orage en début de montée et deux traversée de torrents heureusement pas trop gonflées par les orages. Les trois loustics qui portent mieux que moi m'attendent de temps en temps, j'ai bien mal aux lombaires mais bon une fois au sommet c'est terminé.
A 20h, nous voici au sommet à 1950m d'altitude. Maintenant, c'est 400m de descente périlleuse dans des paquets de racines à flanc de ravin mais c'est relativement sec. A part deux endroits à pied, je ne me pose aucune question !! C'est adrénaline garantie sur certains passage, bien aidé par la fatigue qui élimine une part de sentiment de danger. Nous voici vite redescendu au col de la Forclaz. Il est 20h30, on décide de rentrer au plus vite pour tâcher de rentrer pile à la tombée de la nuit sur Chamonix. On descend sur le village de Trient par une piste et on quitte le parcours UTMB pour filer pleine balle par la route jusqu'au poste frontière de Chatelard où on rentre chez nous en France. Il reste 18kms mais la montée du col des Montets, 300m de dénivelé sur une faible pente régulière où Nico et Paul mènent un gros train pour rentrer avant 21h30.
On traverse Vallorcine puis le Buet et enfin voici le col des Montets à 1460m d'altitude. Maintenant ça ne fait que descendre. On quitte la route pour un très joli single jusqu'à Argentière. On retrouve la route pendant 3/4 bornes et ensuite on prend des chemins rapides qui longent l'Arve où ça file train très rapide. Nous arrivons aux Praz, on effectue les 3 derniers kilomètres sur petite route, il commence à faire nuit mais maintenant éclairé par les lampadaires. Entrée de Chamonix, on file jusque Chamonix où on arrive pile à 21h30.
Voilà, fin d'une journée épique, une belle petite aventure à 4; 150 bornes et 6100m de dénivelé effectué en 17h dont 13h40 de roulage !!! Ravi d'avoir bouclé ce Tour du Mont Blanc à réaliser une fois pour le mythe mais attention, faut aimer porter son vélo mais bien souvent on aura été récompensé par de belles descentes. Comme le dit si bien Alex, aucun marketing ni record en vue, juste l'occasion de passer une belle journée de vélo entre potes dans un décor grandiose. Au passage, je n'ai pas hésité à rouler les roues Tune Crest Blackburner, elles paraissent indestructibles et redoutables quelque soit le terrain, ce n'est pas donné à toutes les roues sub 1300g, associé au Niner RKT ce montage léger m'aura permis de me lâcher en descente tout en m'épargnant du poids dans les portages...
Merci à mes trois avions pour cette magnifique journée de partage et à Alex pour l'idée et la logistique... Maintenant, retour à Paname mais cette fois reprise du boulot et repos pour se remémorer ces belles vacances.
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