Escapade en pignon fixe.
Posté : lun. juin 29, 2020 5:49 pm
Cette année étant particulière, j’avoue que ma motivation en a encore pris un coup !
Mon principal objectif de l’année, à savoir l’Italy Divide, ayant été annulé, je n’ai pas de plan B pour compenser cette perte.
Pas de vacances possibles en juillet août, même pas quelques jours, donc pas de route du diable ni de RAAF.
Du coup cette semaine je pense la consacrer à la GTMC en partant de Clermont et en la terminant à Perpignan en faisant un détour par Carcassonne.
Entre temps, petit coup de fil à M Levacon pour faire un point sur mon projet et prise de rendez vous pour le vendredi 26 dans son atelier.
Tant pis pour la GTMC, ma semaine de vacances sera sur la route pour traverser une grosse partie de la France.
Histoire de rendre moins monotone ce périple, je prendrais le pignon fixe et je passerai par le Ventoux !
Départ donc lundi matin à 07h30 contre un vent encore bien présent (70-80 km/h) qui ne me laissera tranquille que 200 kilomètres plus loin.
Je ne fais que pester contre Eole qui s’en donne à cœur joie dans les Corbières, à tel point que rallier la première gare me traverse l’esprit !
Je serre les dents, je sais que ça va passer, il faut juste être patient.
Mon tracé me conduit vers Saint Guillem le désert et les Gorges de l’Hérault, lieux bien plus intéressants que la côte que je commence à connaître par cœur.
Il fait chaud mais cela reste supportable. Les rivières sot assaillies de locaux qui viennent chercher un peu de fraîcheur. Si j’avais eu plus de temps, je me serai bien arrêter faire trempette, j’avoue !
Avec la chaleur je n’ai absolument pas faim et me force à manger un petit sandwich.
Dans ma tête je pense arriver au pied du Ventoux vers 22h00 pour l’attaquer à la tombée de la nuit et me poser en bas à Malaucène.
Mais je prends pas mal de retard, en fixe je roule quand même moins vite pour une fatigue supérieure. Je m’arrête pour manger un morceau dans un petit village du Gard près d’une fontaine, il doit être 21h30.
Je reprends mes prévisions et pense faire une pause avant d’attaquer le Ventoux.
L’arrivée sur Avignon est un peu flippante : de grosses lignes droites infestées de camions. Avec la nuit qui tombe, je ne suis pas très serein…
Je continue ma route en quête d’un endroit où dormir. Ce sera finalement un ancien lavoir sur la place d’un village après Pernes les fontaines qui fera office de bivouac.
Matelas et oreiller gonflés, je m’engouffre dans le bivy pour deux heures de sommeil environ. La nuit est douce et je ne sors même pas le duvet !
Le réveil se fera au son du camion poubelle…
La suite du parcours promet d’être la plus belle : gorges de la Nesque, Ventoux, Baronnies, Diois et Vercors.
Ces gorges sont toujours aussi magnifiques et me mènent jusqu’à Sault pour un bref arrêt croissants.
J’ai choisi délibérément de monter par là pour deux raisons : les fameuses gorges et le fait que c’est la montée la plus facile. Un long faux plat de 20 kilomètres jusqu’au chalet Reynard puis six kilomètres plus pentus pour arriver au sommet.
Je double trois quatre cyclistes au début de l’ascension puis je continuerai sans voir personne jusqu’en haut.
Comme prévu les 20 premiers kilomètres se déroulent sans encombres, mon braquet étant vraiment parfait pour cette pente.
A partir du chalet ça se corse un peu mais j’arrive en haut en étant assez frais, mieux en tout cas que lors de ma montée de nuit avec Thomas en 2017 lors de la BTR.
Une classique photo souvenir plus tard et la descente s’offre à moi. Je l’appréhende plus que la montée car en 39x15 je sature à 45-50 km/h, sachant qu’on prend facilement 90-100 côté Malaucène !
Grâce aux deux freins j’ai pu arriver en bas sans trop souffrir, même des bras.
Petit arrêt restauration dans une boulangerie et je continue ma route pour rejoindre ma destination finale de cette première étape, Luc en Diois chez Sébastien qui m’accueille pour la nuit.
La chaleur s’amplifie mais la beauté du paysage efface tous ces désagréments !
Les cols que je franchis ne me sont pas inconnus car je les ai montés pour la plupart en sens inverse.
Sébastien qui est venu à ma rencontre n’est pas très loin, juste un col nous sépare. Maudit col !
Je m’engage sur une petite route bien étroite qui s’élève rapidement jusqu’à des pourcentages qui me font poser pied à terre : je suis dans du 14-15 % depuis un petit moment et le coup de grâce est venu lorsque le goudron a laissé sa place à de la terre.
J’ai chaud, je commence à accuser le coup (en moins de 180kms j’aurai plus de 4000m de d+!).
J’appelle Seb qui me dit de redescendre et de prendre une route parallèle.
Je m’exécute et m’engage sur une trace moins hostile mais qui va me paraître bien longue aussi avec pas mal de morceaux flirtant les 10 %.
Sebastien me rejoint, frais comme un gardon et on termine ensemble ce petit col dans lequel j’ai laissé pas mal de forces.
A la faveur du village situé en bas, on s’arrête pour engouffrer deux glaces chacun et un soda mien mérité.
La suite, pour rallier Luc en Diois, ne présente pas de difficulté majeure mais la moindre bosse me paraît une montagne : je suis cuit et les propositions de Seb pour rallonger un peu ne font pas recette !
On arrive finalement vers 15h30 et le temps de se doucher et de se rafraîchir arrive l’heure de l’apéro.
Je décide de retravailler la deuxième partie de mon périple car vu mon état de forme et l’état de mon derrière (j’ai oublié de prendre la crème anti échauffement!) je vais raccourcir et éviter le lac du Bourget en passant plus à l’Ouest.
J’occulte donc mon parcours d’une soixantaine de kilomètres et 1300m de d+. Bien m’en a pris !
Je le prends tranquille et ne repars le lendemain qu’à 08h00. Après tout, j’ai deux jours pour parcourir 580 kms, ça devrait aller d’autant plus que j’ai fait le plus dur au niveau du d+.
Le début est tranquille, un faux plat descendant de 17 kilomètres jusqu’à Die.
J’en profite car le paysage est vraiment sublime dans le coin.
Passé Die la pente s’élève et j’attaque le col de Rousset, long de 20 kilomètres. Ce col ne présente pas de difficulté majeure et j’en prends encore plein les yeux : je suis plongé dans une carte postale !
Contre toute attente j’arrive encore à doubler des cyclistes en montée, bon ce n’est que le début de la sortie, c’est pour ça !
Arrivé en haut je m’aperçois que ce col je l’ai déjà monté dans l’autre sens lors du raid ascensionnel.
La descente est facile et me plonge dans le Vercors.
Petit arrêt pour remettre ma selle en place, elle a reculé de quelques centimètres et je commence à le ressentir au pédalage.
Les quelques petites bosses m’entament un peu mais le col suivant va me faire un peu mal, bien qu’il ne soit pas très haut (un peu plus de 1000m).
Je savoure l’arrivée en haut et attaque la descente qui va traverser un tunnel assez curieux : juste taillé dans la roche, assez long et non éclairé. Je comprends mieux les panneaux en amont qui interdisent sa traversée sans éclairage aux piétons et cyclistes. J’avance au ralenti malgré ma lampe.
Ce col marquera la fin de cette première partie et le début d’une traversée du désert qui durera jusqu’à l’arrivée !
Je me restaure quelques kilomètres plus loin sous une chaleur qui commence à être un peu écrasante.
Encore deux trois petites bosses et le parcours devient plus plat.
J’enchaîne les petites routes et les villages fantômes qui se succèdent à l’infini.
Vers 17h00 la chaleur descend un peu et rouler devient plus agréable.
Mon principal objectif de l’année, à savoir l’Italy Divide, ayant été annulé, je n’ai pas de plan B pour compenser cette perte.
Pas de vacances possibles en juillet août, même pas quelques jours, donc pas de route du diable ni de RAAF.
Du coup cette semaine je pense la consacrer à la GTMC en partant de Clermont et en la terminant à Perpignan en faisant un détour par Carcassonne.
Entre temps, petit coup de fil à M Levacon pour faire un point sur mon projet et prise de rendez vous pour le vendredi 26 dans son atelier.
Tant pis pour la GTMC, ma semaine de vacances sera sur la route pour traverser une grosse partie de la France.
Histoire de rendre moins monotone ce périple, je prendrais le pignon fixe et je passerai par le Ventoux !
Départ donc lundi matin à 07h30 contre un vent encore bien présent (70-80 km/h) qui ne me laissera tranquille que 200 kilomètres plus loin.
Je ne fais que pester contre Eole qui s’en donne à cœur joie dans les Corbières, à tel point que rallier la première gare me traverse l’esprit !
Je serre les dents, je sais que ça va passer, il faut juste être patient.
Mon tracé me conduit vers Saint Guillem le désert et les Gorges de l’Hérault, lieux bien plus intéressants que la côte que je commence à connaître par cœur.
Il fait chaud mais cela reste supportable. Les rivières sot assaillies de locaux qui viennent chercher un peu de fraîcheur. Si j’avais eu plus de temps, je me serai bien arrêter faire trempette, j’avoue !
Avec la chaleur je n’ai absolument pas faim et me force à manger un petit sandwich.
Dans ma tête je pense arriver au pied du Ventoux vers 22h00 pour l’attaquer à la tombée de la nuit et me poser en bas à Malaucène.
Mais je prends pas mal de retard, en fixe je roule quand même moins vite pour une fatigue supérieure. Je m’arrête pour manger un morceau dans un petit village du Gard près d’une fontaine, il doit être 21h30.
Je reprends mes prévisions et pense faire une pause avant d’attaquer le Ventoux.
L’arrivée sur Avignon est un peu flippante : de grosses lignes droites infestées de camions. Avec la nuit qui tombe, je ne suis pas très serein…
Je continue ma route en quête d’un endroit où dormir. Ce sera finalement un ancien lavoir sur la place d’un village après Pernes les fontaines qui fera office de bivouac.
Matelas et oreiller gonflés, je m’engouffre dans le bivy pour deux heures de sommeil environ. La nuit est douce et je ne sors même pas le duvet !
Le réveil se fera au son du camion poubelle…
La suite du parcours promet d’être la plus belle : gorges de la Nesque, Ventoux, Baronnies, Diois et Vercors.
Ces gorges sont toujours aussi magnifiques et me mènent jusqu’à Sault pour un bref arrêt croissants.
J’ai choisi délibérément de monter par là pour deux raisons : les fameuses gorges et le fait que c’est la montée la plus facile. Un long faux plat de 20 kilomètres jusqu’au chalet Reynard puis six kilomètres plus pentus pour arriver au sommet.
Je double trois quatre cyclistes au début de l’ascension puis je continuerai sans voir personne jusqu’en haut.
Comme prévu les 20 premiers kilomètres se déroulent sans encombres, mon braquet étant vraiment parfait pour cette pente.
A partir du chalet ça se corse un peu mais j’arrive en haut en étant assez frais, mieux en tout cas que lors de ma montée de nuit avec Thomas en 2017 lors de la BTR.
Une classique photo souvenir plus tard et la descente s’offre à moi. Je l’appréhende plus que la montée car en 39x15 je sature à 45-50 km/h, sachant qu’on prend facilement 90-100 côté Malaucène !
Grâce aux deux freins j’ai pu arriver en bas sans trop souffrir, même des bras.
Petit arrêt restauration dans une boulangerie et je continue ma route pour rejoindre ma destination finale de cette première étape, Luc en Diois chez Sébastien qui m’accueille pour la nuit.
La chaleur s’amplifie mais la beauté du paysage efface tous ces désagréments !
Les cols que je franchis ne me sont pas inconnus car je les ai montés pour la plupart en sens inverse.
Sébastien qui est venu à ma rencontre n’est pas très loin, juste un col nous sépare. Maudit col !
Je m’engage sur une petite route bien étroite qui s’élève rapidement jusqu’à des pourcentages qui me font poser pied à terre : je suis dans du 14-15 % depuis un petit moment et le coup de grâce est venu lorsque le goudron a laissé sa place à de la terre.
J’ai chaud, je commence à accuser le coup (en moins de 180kms j’aurai plus de 4000m de d+!).
J’appelle Seb qui me dit de redescendre et de prendre une route parallèle.
Je m’exécute et m’engage sur une trace moins hostile mais qui va me paraître bien longue aussi avec pas mal de morceaux flirtant les 10 %.
Sebastien me rejoint, frais comme un gardon et on termine ensemble ce petit col dans lequel j’ai laissé pas mal de forces.
A la faveur du village situé en bas, on s’arrête pour engouffrer deux glaces chacun et un soda mien mérité.
La suite, pour rallier Luc en Diois, ne présente pas de difficulté majeure mais la moindre bosse me paraît une montagne : je suis cuit et les propositions de Seb pour rallonger un peu ne font pas recette !
On arrive finalement vers 15h30 et le temps de se doucher et de se rafraîchir arrive l’heure de l’apéro.
Je décide de retravailler la deuxième partie de mon périple car vu mon état de forme et l’état de mon derrière (j’ai oublié de prendre la crème anti échauffement!) je vais raccourcir et éviter le lac du Bourget en passant plus à l’Ouest.
J’occulte donc mon parcours d’une soixantaine de kilomètres et 1300m de d+. Bien m’en a pris !
Je le prends tranquille et ne repars le lendemain qu’à 08h00. Après tout, j’ai deux jours pour parcourir 580 kms, ça devrait aller d’autant plus que j’ai fait le plus dur au niveau du d+.
Le début est tranquille, un faux plat descendant de 17 kilomètres jusqu’à Die.
J’en profite car le paysage est vraiment sublime dans le coin.
Passé Die la pente s’élève et j’attaque le col de Rousset, long de 20 kilomètres. Ce col ne présente pas de difficulté majeure et j’en prends encore plein les yeux : je suis plongé dans une carte postale !
Contre toute attente j’arrive encore à doubler des cyclistes en montée, bon ce n’est que le début de la sortie, c’est pour ça !
Arrivé en haut je m’aperçois que ce col je l’ai déjà monté dans l’autre sens lors du raid ascensionnel.
La descente est facile et me plonge dans le Vercors.
Petit arrêt pour remettre ma selle en place, elle a reculé de quelques centimètres et je commence à le ressentir au pédalage.
Les quelques petites bosses m’entament un peu mais le col suivant va me faire un peu mal, bien qu’il ne soit pas très haut (un peu plus de 1000m).
Je savoure l’arrivée en haut et attaque la descente qui va traverser un tunnel assez curieux : juste taillé dans la roche, assez long et non éclairé. Je comprends mieux les panneaux en amont qui interdisent sa traversée sans éclairage aux piétons et cyclistes. J’avance au ralenti malgré ma lampe.
Ce col marquera la fin de cette première partie et le début d’une traversée du désert qui durera jusqu’à l’arrivée !
Je me restaure quelques kilomètres plus loin sous une chaleur qui commence à être un peu écrasante.
Encore deux trois petites bosses et le parcours devient plus plat.
J’enchaîne les petites routes et les villages fantômes qui se succèdent à l’infini.
Vers 17h00 la chaleur descend un peu et rouler devient plus agréable.