Les pérégrinations cyclistes de Tib
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Re: Les pérégrinations cyclistes de Tib
Viens avec moi ce week-endTib a écrit :Il a bien rigolé, lui qui roulait en Thunder Burt Evo usés jusqu'à la corde montés en chambres à air...
De retour à la maison, paire de XCR remontée avec des Rekon Race EXO neufs. Prêt à faire feu ! Reste à trouver sur quel parcours, faut que je me défoule.
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Re: Les pérégrinations cyclistes de Tib
Je pars samedi en vacances en famille... je réfléchis à mon programme de demain, du coup.
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Re: Les pérégrinations cyclistes de Tib
Si tu veux te défouler, tu peux faire le parcours de la BallancourtoiseTib a écrit :Je pars samedi en vacances en famille... je réfléchis à mon programme de demain, du coup.
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Re: Les pérégrinations cyclistes de Tib
Je pensais retourner dans le Morvan, demain sera sûrement la dernière journée sèche avant juillet prochain.
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Re: Les pérégrinations cyclistes de Tib
Bon, flemme de prendre la voiture ce matin, du coup je suis parti faire une petite boucle autour de la maison. Vélo toujours garé à l'ombre, tout s'est bien passé !
Sortie qui s'est transformée en tournée des cimetières, pas évident de trouver de l'eau dans le massif de Fontainebleau... heureusement qu'on honore encore nos morts !
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Re: Les pérégrinations cyclistes de Tib
Merci ! Guillaume était intouchable pour moi.
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Re: Les pérégrinations cyclistes de Tib
Tu l'as fait en combien de temps ?
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Re: Les pérégrinations cyclistes de Tib
Une course virtuelle en présentiel. En gros tu as un parcours imposé à réaliser dans une période de temps donné.Dementia a écrit :Quoi qu’est-ce ?
https://virtual-race.teamdhoublon.fr/
Très présent en trail, ça commence à arriver en vtt
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Re: Les pérégrinations cyclistes de Tib
Guillaume a mis 6h23, j'ai mis 7h20. Le troisième a mis 7h29, j'ai eu chaud aux fesses !
J'ai perdu pas mal de temps en jardinage, entre 10 et 15 mn. Et j'ai aussi perdu du temps à chercher de l'eau (le jour où je l'ai fait, il faisait 35°C). Je pense pouvoir descendre sous les 7h sans difficulté, voire m'approcher des 6h45. Mais 6h23, clairement pour moi c'est hors de portée.
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Re: Les pérégrinations cyclistes de Tib
Hello ! je rentre tout juste de l'Ultra raid des 3 vallées, en Belgique.
On avait fait la première édition en 2019 avec Lafoy. On avait bien aimé, la météo avait été exceptionnellement sèche. On s'était dit "ouais, bien mais sans plus, à faire une fois mais sans forcément y revenir". Malgré tout j'avais un petit goût d'inachevé et j'avais bien envie d'y revenir à l'occasion "pour voir". L'édition 2020 a été annulée, et en 2021 l'organisation a changé de site avec cette fois un bivouac au même endroit et des traces renouvelées : comme je cherchais un dernier truc à faire avant que l'hiver et la fin du monde n'arrivent, c'était l'occasion ! En plus, c'est à 3h45 de route de la maison, donc ça reste gérable. Cette année, les inscriptions ont ouvert le 15 janvier, et fermaient le 15 septembre. A la faveur d'une fenêtre de tir météo / boulot a priori pas trop mauvaise, je me suis inscrit... le 15 septembre. Dossard 83, au total nous étions 91 partants sur l'ultra (pour 200 coureurs toutes épreuves confondues).
Le concept :
- 3 épreuves de différentes distances
- 3 étapes, dont une nocture pour débuter
- un lieu de bivouac unique avec douches, WC, repas, mécanique vélo, food-truck Chimay (qui ne vend que de la nourriture liquide). Chacun choisit sa formule d'hébergement : tente, voiture, camping car, hôtel, fossé...
Je me suis inscrit sur la version "ultra", je débarquais avec plusieurs objectifs :
- d'abord, finir, sans me faire mal ni rien casser (j'avais un peu le trac de ce point de vue)
- ensuite, si possible faire un top 20 (les belges vous êtes vraiment de gros rouleurs !)
Je débarque donc vendredi vers 17h à Miavoye, un trou paumé quelque part entre Charleroi et Namur. Fort de l'expérience d'il y a 3 ans, je me gare le plus loin possible de la sono et des tentes "pompe à bière" (en 2019 avec Lafoy on avait appris à nos dépens que le belge est un animal nocturne), et j'installe mon bivouac (qui est en réalité déjà installé puisque j'avais préparé la voiture avant de partir) :
La plupart des concurrents dort sous tente dans un pré dont je me dis en le découvrant que s'il pleut, ça va finir en Woodstock (et ça n'a pas manqué) :
D'autres sont venus en camping-car (l'aire est juste à côté de la sono, certains maudiront le DJ), et d'autres encore dorment dans des hôtels alentours (pas tout près, vu le trou paumé dans lequel on se trouve !). J'ai décidé de dormir dans la voiture, pas top confortable mais au moins je suis certain de rester au sec (enfin, presque, avec la condensation) :
J'ai passé du temps à réfléchir à mon organisation, je me suis même constitué une liste Excel du matériel à prévoir pour être sûr de ne rien oublier (notamment les axes de roues, hein Dom' !). Vélo rangé en long à côté de moi roues démontées, siège avant passager avancé, j'ai largement la place de caser mon mètre 84. Bon matelas bultex, mon duvet de qualitay et le tour est jouay !
Départ donc de la nocturne vendredi à 19h15 après un rapide briefing. Pour cette première étape d'un peu plus de 30 km et 800 mètres de D+, tout le monde part ensemble, soit 327 coureurs très exactement. Le premier kilomètre se court sur une large route ce qui permettra d'étirer le peloton, je pars en première ligne pour être certain d'arriver dans les 10 premiers dans le sentier entonnoir. Les belges sont de gros rouleurs, ça part très, très fort : j'ai l'impression d'être sur un XC régional, voire pire ! je m'étais échauffé, mais rapidement je suis dans le rouge. Je bascule dans le premier chemin étroit dans les 20 premiers, scénario idéal. Très vite il fait quasiment nuit, en sous-bois la luminosité baisse rapidement. Le sentier est de plus en plus technique, on traverse une baignoire à cochon qui sent bon la vase, dans laquelle je trempe les 2 pieds... il devait y avoir 50 cm d'eau, on y passera chaque départ ! la garantie d'avoir les pieds au frais toute la journée, miam. Avec cette délicieuse odeur en prime... La trace devient plus technique, les belges sont de gros rouleurs mais pas forcément fins techniciens (en tous cas ceux avec qui j'ai roulé), j'en profite pour remonter quelques coureurs dans le technique. L'ambiance est ultra bon-enfant, à mi-chemin entre compétition et rando : ça se tire la bourre mais ça s'écarte pour laisser doubler sans hésiter. S'en suit un "chemin" dans le lit caillouteux d'un torrent, blindé de pavasses détrempées... ça passe en trialisant, de nuit c'est vraiment chaud. Le gars juste derrière moi éclate la valve de sa roue arrière sur un pavé, pas de bol. Un peu plus loin j'entends une microperforation sur mon pneu arrière, mais très vite le Notubes fait son boulot si bien que je ne m'arrête pas. Le circuit est très physique, tout le temps en prise, ça n'arrête pas de monter ou descendre et ça pousse de partout, avec des descentes en racines que je pense j'aurais hésité à faire de jour... J'ai le coeur à fond, je m'accroche pour finir 10ème au scratch (toutes épreuves confondues) et 5ème du classement ultra. Content de moi, je boucle le circuit en 1h27 soit une moyenne assez dingue (pour moi) de 20,8 km/h, à 1 minute du vainqueur de l'ultra :
Douche rapide (bien chaude), repas et je retourne à la voiture préparer mes affaires pour le lendemain, lubrifier la transmission du vélo (que je n'ai pas lavé tellement le terrain était sec hormis la mare à cochons et le lit de la rivière pas boueux), coller le profil de l'étape du lendemain sur le tube supérieur, puis dodo.
Le lendemain, c'est donc le gros morceau : 137 km et 3100 de D+, un dénivelé pas énorme pour une telle distance mais les bosses sont vraiment casse-pattes dans le coin : courtes, inégales, sèches, donc usantes. Le départ est prévu à 7h30, je me lève à 6h. Petit déjeuner frugal, je ne veux pas trop me charger l'estomac. Ma stratégie est de partir léger et de m'alimenter au fur et à mesure. A 7h20 après une dizaine de minutes d'échauffement je suis en grille, première ligne. La trace part comme la veille au soir, donc j'ai le kilomètre de route pour monter en température... las, souci technique à la sono, à 7h29 l'orga annonce un retard de 15 mn pour le départ. Je trépigne, je me refroidis, je peste intérieurement... la sono revient, on finit par partir... et les mecs partent comme la veille, voire pire ! Il me faut un moment pour me réveiller. On est 71 partants sur l'ultra, contre 91 la veille au soir : la nocturne a déjà fait le ménage on dirait (l'organisation permet de switcher sur les autres parcours, avec pour seule conséquence de ne plus être classé). Je me cale dans les roues, je vire dans le premier sentier en 10ème position et je tâche de gérer sans trop taper dedans. Sur cette distance, je sais qu'il va me falloir une bonne quinzaine de bornes avant de trouver mon rythme de croisière. Je pensais que le tracé serait très roulant, mais pas forcément. Certes il y a des portions planes, mais les singles s'enchaînent quand même pas mal, avec quelques portions vraiment, vraiment technique : descentes raides et sinueuses en terre meuble / rochers / racines : pur régal ! les sentiers s'enchaînent, le terrain est sec ou léger, donc grip idéal... au bout de 20 bornes je commence à être bien, je boude le premier ravitaillement, j'ai de quoi tenir en solide comme en liquide. On est dans un groupe de 6 gars, ça s'entend plutôt bien ce qui permet d'économiser les cartouches. Au ravitaillement du km 75, je repars avant les autres, je sens que ça tire un peu chez eux, j'en profite pour accélérer un peu histoire d'essayer de faire le trou. Et ça marche. au km 102 je suis 8ème, je reprends encore 2 concurrents ; mes jambes tournent de mieux en mieux, j'ai limite le sentiment d'être parti pour 200 bornes. En bas d'un étroit single déboulant sur une petite route, j'arrive pleine balle, une voiture électrique aussi... j'évite le choc de peu, le conducteur s'excuse alors que je suis 100% fautif. Pour éviter l'auto je me vautre dans la haie, j'ai tout le côté droit rayé mais rien de grave. Aucune séquelle de la veille, je suis content car après la nocturne j'avais vraiment peur d'avoir trop tapé dedans. Les 20 derniers kilomètres se font en commun avec les autres épreuves, je remonte un paquet de randonneurs dont certains sont en pleine déroute, ça fait peine à voir... je m'arrête 10 secondes aider un gars d'une soixantaine d'années qui s'effondre de son vélo sous mes yeux, les randonneurs que je venais de doubler sont avec lui et prennent le relais, le gars semble en grosse, grosse hypo. EN tout cas les randonneurs sont sympas et facilitent bien les dépassements, l'ambiance est vraiment top sur cette épreuve. Je suis vraiment bien, la dernière grosse bosse est une formalité, je termine 6ème à 10 mn du vainqueur. J'arrive sur le bivouac un peu avant 14h30, j'ai échappé à la pluie, j'ai bouclé l'étape en 7h09 dont 3 minutes de pause aux ravitaillements, soit une moyenne de 19,3 km/h. Pas mal, je suis content. Douche, repas puis relaxation sur mon couchage de fortune dans la voiture, jambes en hauteur à défaut de hometrainer pour récupérer.
Le ciel se couvre, re couvre, re re couvre, un crachin breton commence à tomber puis finit par s'agglomérer en grosses gouttes belges :
La pluie est désormais lourde, froide, la température chute :
Je profite de cette météo maussade pour faire une sieste (en vrai je n'ai pas dormi, mais ça repose quand même), bercé par le bruit des gouttes sur la carrosserie de la voiture. Puis je prépare mes affaires pour le lendemain, je décide de partir avec un seul bidon pour limiter le poids sur le vélo, et je prévois un seul arrêt ravitaillement : couteau entre les dents ! Vers 18h45, je remonte à la salle commune pour dîner, je rencontre un gars sympa qui fait le parcours intermédiaire en singlespeed (chapeau à lui, vraiment), on passe un bon moment à table. J'avale un coca et je file. En sortant de la salle vers 19h45, je découvre que je suis 2ème au général, le 3ème à une seconde derrière moi. Je me dis que ce sera compliqué de tenir le podium le lendemain, puis j'aperçois dehors un finisher de l'ultra qui en termine avec les 137 km, il est trempé (il pleut alors depuis 3 heures) et frigorifié. Je me dis que c'est chouette d'avoir eu les jambes d'arriver à 14h30, et je mesure le gap entre ce que j'étais capable de faire sur de telles distances il y a quelques années, en terminant à l'agonie, et ce que j'arrive à faire aujourd'hui. Une fois à la voiture, j'appelle ma famille, puis j'écoute un peu de musique avant de dormir vers 21h. Je me dis que s'il pleut encore demain matin au réveil je déciderai peut-être de rentrer à la maison directement sans rouler la dernière étape, craignant le froid et la boue... mais au téléphone, ma fille aînée m'enjoint à lui rapporter le t-shirt finisher (elle utilise celui de 2019 comme pyjama). On verra demain.
Le dimanche, dernière étape de 92 km et 2200 de D+, profil annoncé plutôt roulant avec une majorité de chemins empierrés : tant mieux, car le sol est détrempé. Le départ est donné à 8h (en vrai ça partira un peu plus tôt vu que tout le monde était là), je me lève à 6h15, j'ai bien dormi. Il pleut, mais je décide de tenir ma promesse et ramener à ma fille ce fichu t-shirt. Rituel du matin, petit-déjeuner puis préparatifs sur le vélo. Vers 7h20, je pars m'échauffer, il ne pleut quasiment plus. Je me surprends à ne pas avoir ni mal aux jambes ni au cul ni nulle part, je me sens frais. Tant mieux, car dès le départ donné, ça part encore en trombe : ma parole mais les belges, vous ne vous arrêtez jamais ! La première heure de course, j'ai parcouru 24,1 km, soit la plus forte moyenne du week-end ! Je me dis qu'il faut calmer le jeu, mais comme j'ai les jambes, je décide d'attaquer au 25ème kilomètre : je suis seul en tête, je fais le trou, je commence à me dire que si le premier flanche, si ça se trouve la victoire est possible (rires, je n'y croyais pas une seconde en vrai). Je roule en tête un peu moins de 30 minutes puis décide de me calmer car il reste quand même près de 70 bornes... le leader du général me reprend, me double. Je prends sa roue mais je lâche, tant pis : il est intouchable pour moi. Je suis rattrapé par un groupe de 6, je me cale dans leurs roues : mon attaque m'a bien entamé, j'ai besoin de récupérer. Dans une côte en pavés au kilomètres 50, le 3ème au général qui est une seconde derrière moi lève le pied, j'en profite pour appuyer : je me sens plutôt bien, je me dis que c'est peut-être le moment de faire le trou pour sauver ma deuxième place. Il semble marquer le pas, je vais rouler 15 bornes sans le revoir. Arrive le deuxième ravito, je m'arrête juste 30 secondes refaire le plein de ma gourde et improviser un mélange biscuit speculos - cacahuètes qui s'avère délicieux, et je repars. Quelques kilomètres plus loin, le troisième me reprend ! Avec son délicieux accent belge que j'adore, il me dit en roulant chaque "r" qu'il a explosé dans la bosse en pavés, qu'avec son capteur de puissance il a vu qu'il était en sur-régime et il a préféré gérer : on appelle ça l'expérience, lui a géré alors que moi j'ai déjà collé 2 attaques n'importe comment en fin tacticien que je ne suis pas, alors qu'il m'aurait suffi de coller dans sa roue bien sagement sans griller de cartouches et attendre les 10 derniers km pour l'attaquer... On roule ensemble quelques kilomètres, puis à une bifurcation le GPS nous dit tout droit mais le balisage dit à gauche. Sur le groupe de 5 que nous sommes, 4 (dont moi) décident de suivre les consignes de l'organisation : "si balisage, vous suivez le balisage, sinon fiez-vous au GPS". Le 5ème larron, qui est le 3ème au général une seconde après moi (vous suivez ?) décide seul d'aller tout droit. Pas de bol pour nous, on s'en rendra compte à l'arrivée seulement, tout droit c'était plus court de quasiment 2 bornes et surtout, ça évitait une belle bosse bien raide... je ne reverrai pas le 3ème, qui finira donc 2ème au général. Pas grave, je n'ai pas de regrets : même sans cet écart je suis convaincu qu'il était plus fort que moi. Je continue mon chemin, avec les 2 autres gars qui restent dans mon groupe on s'entend bien, on discute, on rigole. On s'offre notamment la "DH des 7 Meuses", grimpée à ce moment-là par un groupe de randonneurs qui au lieu de hurler sur ces 3 vététistes qui déboulent pleine balle devant eux, s'écartent immédiatement et nous encouragent en tapant des mains. Frissons ! A partir du km 80 je marque le pas, je commence à avoir les jambes un peu dures : bizarrement, en bosse j'arrive à forcer sans difficulté et je reprends les autres, mais sur le plat j'ai du mal à emmener un gros braquet. Je les laisse partir, il fait soleil et super bon, je suis heureux d'être là et de bientôt arriver. La trace qui s'annonçait roulante ne l'est pas tant que ça, on a quand même droit à quelques portions de singles pas piquées des hannetons, avec des descentes bien techniques, et quelques bosses itou dont une dans le lit d'un torrent que j'ai adorée, trialisante à souhait. Les 7 derniers kilomètres en revanche se font sur petite route / chemin agricole, un peu dommage mais ça ne suffit pas à gâcher l'étape pour moi. Je franchis la ligne en 7ème position, à ce moment-là je pense être 5 ou 6ème au général. Contrat rempli, je récupère mon t-shirt et j'envoie un selfie à ma fille comme preuve. Le vélo a tenu, 0 souci, je n'ai rien fait dessus du week-end hormis lubrifier la chaîne :
C'est vraiment une machine extraordinaire, j'ai pris un pied phénoménal à son bord. Seul regret, j'étais à l'arrêt dans les descentes : j'avais des pneus été (Rekon Race en 2.25) au profil très roulant, les descentes en cailloux / pavés humides là-bas c'est super glissant, j'avais très peur de tomber et me faire mal / casser quelque-chose (j'ai dû bloquer un truc dans ma tête cet été). Donc paradoxalement, j'ai perdu beaucoup de temps dans les descentes, par contre en bosse j'en reprenais facilement. J'ai bouclé cette ultime étape en 4h36, dont moins d'une minute d'arrêts (30 secondes à 2 des 4 ravitaillements, pour remplir ma gourde), pour une moyenne de 20,1 km/h dont je ne reviens toujours pas (depuis l'ultra de Cahors en mai dernier, j'ai développé un sacré syndrome de l'imposteur à vélo).
Une fois la ligne franchie aux alentours de 12h45, douche bien chaude qui fera un bien fou, une petite (25 cl) Chimay blonde (pas ma préférée) quand même pour fêter ça, puis rangement des affaires puis je décolle.
Je ne pensais pas une seconde être sur le podium, donc je n'attends pas la cérémonie protocolaire prévue à 16h30. Ca n'est que vers 16h45 que je me rends compte quand les classements sont publiés que je termine 3ème. Je suis super content !
Un très chouette week-end de VTT : même si oui, le coin est assez roulant, pour moi ça vaut le déplacement pour les quelques portions de singles bien sympas quand même, et l'orga aux petits oignons. Ce n'est pas un truc à faire 10 fois comme une Forestière ou un Roc marathon, mais je pense que c'est à faire au moins une fois.
Un coup de chapeau tout particulier aux belges qui ont fermé le bar à 6h du matin le dimanche, et qui étaient au départ à 8h sur le vélo (bon, je n'ai plus eu de nouvelles d'eux après).
Si je dois faire 2 critiques en mode relou :
- la musique, DJ, était vraiment, vraiment trop forte tout le temps : laisse-nous au moins le temps de nous réveiller !
- les repas, bien mais dommage de ne pas proposer d'alternative végétarienne ; j'ai dû faire une entorse à mon régime (ça va, je ne suis pas encore extrémiste) parce qu'il fallait bien que je mange, je n'en veux pas à l'orga car c'est déjà top de réussir à fournir 200 gus en nourriture chaude à volonté
Fin du récit, merci de m'avoir lu ! C'était ma dernière épreuve programmée de 2022, rendez-vous en 2023 pour de nouvelles aventures à vélo.
On avait fait la première édition en 2019 avec Lafoy. On avait bien aimé, la météo avait été exceptionnellement sèche. On s'était dit "ouais, bien mais sans plus, à faire une fois mais sans forcément y revenir". Malgré tout j'avais un petit goût d'inachevé et j'avais bien envie d'y revenir à l'occasion "pour voir". L'édition 2020 a été annulée, et en 2021 l'organisation a changé de site avec cette fois un bivouac au même endroit et des traces renouvelées : comme je cherchais un dernier truc à faire avant que l'hiver et la fin du monde n'arrivent, c'était l'occasion ! En plus, c'est à 3h45 de route de la maison, donc ça reste gérable. Cette année, les inscriptions ont ouvert le 15 janvier, et fermaient le 15 septembre. A la faveur d'une fenêtre de tir météo / boulot a priori pas trop mauvaise, je me suis inscrit... le 15 septembre. Dossard 83, au total nous étions 91 partants sur l'ultra (pour 200 coureurs toutes épreuves confondues).
Le concept :
- 3 épreuves de différentes distances
- 3 étapes, dont une nocture pour débuter
- un lieu de bivouac unique avec douches, WC, repas, mécanique vélo, food-truck Chimay (qui ne vend que de la nourriture liquide). Chacun choisit sa formule d'hébergement : tente, voiture, camping car, hôtel, fossé...
Je me suis inscrit sur la version "ultra", je débarquais avec plusieurs objectifs :
- d'abord, finir, sans me faire mal ni rien casser (j'avais un peu le trac de ce point de vue)
- ensuite, si possible faire un top 20 (les belges vous êtes vraiment de gros rouleurs !)
Je débarque donc vendredi vers 17h à Miavoye, un trou paumé quelque part entre Charleroi et Namur. Fort de l'expérience d'il y a 3 ans, je me gare le plus loin possible de la sono et des tentes "pompe à bière" (en 2019 avec Lafoy on avait appris à nos dépens que le belge est un animal nocturne), et j'installe mon bivouac (qui est en réalité déjà installé puisque j'avais préparé la voiture avant de partir) :
La plupart des concurrents dort sous tente dans un pré dont je me dis en le découvrant que s'il pleut, ça va finir en Woodstock (et ça n'a pas manqué) :
D'autres sont venus en camping-car (l'aire est juste à côté de la sono, certains maudiront le DJ), et d'autres encore dorment dans des hôtels alentours (pas tout près, vu le trou paumé dans lequel on se trouve !). J'ai décidé de dormir dans la voiture, pas top confortable mais au moins je suis certain de rester au sec (enfin, presque, avec la condensation) :
J'ai passé du temps à réfléchir à mon organisation, je me suis même constitué une liste Excel du matériel à prévoir pour être sûr de ne rien oublier (notamment les axes de roues, hein Dom' !). Vélo rangé en long à côté de moi roues démontées, siège avant passager avancé, j'ai largement la place de caser mon mètre 84. Bon matelas bultex, mon duvet de qualitay et le tour est jouay !
Départ donc de la nocturne vendredi à 19h15 après un rapide briefing. Pour cette première étape d'un peu plus de 30 km et 800 mètres de D+, tout le monde part ensemble, soit 327 coureurs très exactement. Le premier kilomètre se court sur une large route ce qui permettra d'étirer le peloton, je pars en première ligne pour être certain d'arriver dans les 10 premiers dans le sentier entonnoir. Les belges sont de gros rouleurs, ça part très, très fort : j'ai l'impression d'être sur un XC régional, voire pire ! je m'étais échauffé, mais rapidement je suis dans le rouge. Je bascule dans le premier chemin étroit dans les 20 premiers, scénario idéal. Très vite il fait quasiment nuit, en sous-bois la luminosité baisse rapidement. Le sentier est de plus en plus technique, on traverse une baignoire à cochon qui sent bon la vase, dans laquelle je trempe les 2 pieds... il devait y avoir 50 cm d'eau, on y passera chaque départ ! la garantie d'avoir les pieds au frais toute la journée, miam. Avec cette délicieuse odeur en prime... La trace devient plus technique, les belges sont de gros rouleurs mais pas forcément fins techniciens (en tous cas ceux avec qui j'ai roulé), j'en profite pour remonter quelques coureurs dans le technique. L'ambiance est ultra bon-enfant, à mi-chemin entre compétition et rando : ça se tire la bourre mais ça s'écarte pour laisser doubler sans hésiter. S'en suit un "chemin" dans le lit caillouteux d'un torrent, blindé de pavasses détrempées... ça passe en trialisant, de nuit c'est vraiment chaud. Le gars juste derrière moi éclate la valve de sa roue arrière sur un pavé, pas de bol. Un peu plus loin j'entends une microperforation sur mon pneu arrière, mais très vite le Notubes fait son boulot si bien que je ne m'arrête pas. Le circuit est très physique, tout le temps en prise, ça n'arrête pas de monter ou descendre et ça pousse de partout, avec des descentes en racines que je pense j'aurais hésité à faire de jour... J'ai le coeur à fond, je m'accroche pour finir 10ème au scratch (toutes épreuves confondues) et 5ème du classement ultra. Content de moi, je boucle le circuit en 1h27 soit une moyenne assez dingue (pour moi) de 20,8 km/h, à 1 minute du vainqueur de l'ultra :
Douche rapide (bien chaude), repas et je retourne à la voiture préparer mes affaires pour le lendemain, lubrifier la transmission du vélo (que je n'ai pas lavé tellement le terrain était sec hormis la mare à cochons et le lit de la rivière pas boueux), coller le profil de l'étape du lendemain sur le tube supérieur, puis dodo.
Le lendemain, c'est donc le gros morceau : 137 km et 3100 de D+, un dénivelé pas énorme pour une telle distance mais les bosses sont vraiment casse-pattes dans le coin : courtes, inégales, sèches, donc usantes. Le départ est prévu à 7h30, je me lève à 6h. Petit déjeuner frugal, je ne veux pas trop me charger l'estomac. Ma stratégie est de partir léger et de m'alimenter au fur et à mesure. A 7h20 après une dizaine de minutes d'échauffement je suis en grille, première ligne. La trace part comme la veille au soir, donc j'ai le kilomètre de route pour monter en température... las, souci technique à la sono, à 7h29 l'orga annonce un retard de 15 mn pour le départ. Je trépigne, je me refroidis, je peste intérieurement... la sono revient, on finit par partir... et les mecs partent comme la veille, voire pire ! Il me faut un moment pour me réveiller. On est 71 partants sur l'ultra, contre 91 la veille au soir : la nocturne a déjà fait le ménage on dirait (l'organisation permet de switcher sur les autres parcours, avec pour seule conséquence de ne plus être classé). Je me cale dans les roues, je vire dans le premier sentier en 10ème position et je tâche de gérer sans trop taper dedans. Sur cette distance, je sais qu'il va me falloir une bonne quinzaine de bornes avant de trouver mon rythme de croisière. Je pensais que le tracé serait très roulant, mais pas forcément. Certes il y a des portions planes, mais les singles s'enchaînent quand même pas mal, avec quelques portions vraiment, vraiment technique : descentes raides et sinueuses en terre meuble / rochers / racines : pur régal ! les sentiers s'enchaînent, le terrain est sec ou léger, donc grip idéal... au bout de 20 bornes je commence à être bien, je boude le premier ravitaillement, j'ai de quoi tenir en solide comme en liquide. On est dans un groupe de 6 gars, ça s'entend plutôt bien ce qui permet d'économiser les cartouches. Au ravitaillement du km 75, je repars avant les autres, je sens que ça tire un peu chez eux, j'en profite pour accélérer un peu histoire d'essayer de faire le trou. Et ça marche. au km 102 je suis 8ème, je reprends encore 2 concurrents ; mes jambes tournent de mieux en mieux, j'ai limite le sentiment d'être parti pour 200 bornes. En bas d'un étroit single déboulant sur une petite route, j'arrive pleine balle, une voiture électrique aussi... j'évite le choc de peu, le conducteur s'excuse alors que je suis 100% fautif. Pour éviter l'auto je me vautre dans la haie, j'ai tout le côté droit rayé mais rien de grave. Aucune séquelle de la veille, je suis content car après la nocturne j'avais vraiment peur d'avoir trop tapé dedans. Les 20 derniers kilomètres se font en commun avec les autres épreuves, je remonte un paquet de randonneurs dont certains sont en pleine déroute, ça fait peine à voir... je m'arrête 10 secondes aider un gars d'une soixantaine d'années qui s'effondre de son vélo sous mes yeux, les randonneurs que je venais de doubler sont avec lui et prennent le relais, le gars semble en grosse, grosse hypo. EN tout cas les randonneurs sont sympas et facilitent bien les dépassements, l'ambiance est vraiment top sur cette épreuve. Je suis vraiment bien, la dernière grosse bosse est une formalité, je termine 6ème à 10 mn du vainqueur. J'arrive sur le bivouac un peu avant 14h30, j'ai échappé à la pluie, j'ai bouclé l'étape en 7h09 dont 3 minutes de pause aux ravitaillements, soit une moyenne de 19,3 km/h. Pas mal, je suis content. Douche, repas puis relaxation sur mon couchage de fortune dans la voiture, jambes en hauteur à défaut de hometrainer pour récupérer.
Le ciel se couvre, re couvre, re re couvre, un crachin breton commence à tomber puis finit par s'agglomérer en grosses gouttes belges :
La pluie est désormais lourde, froide, la température chute :
Je profite de cette météo maussade pour faire une sieste (en vrai je n'ai pas dormi, mais ça repose quand même), bercé par le bruit des gouttes sur la carrosserie de la voiture. Puis je prépare mes affaires pour le lendemain, je décide de partir avec un seul bidon pour limiter le poids sur le vélo, et je prévois un seul arrêt ravitaillement : couteau entre les dents ! Vers 18h45, je remonte à la salle commune pour dîner, je rencontre un gars sympa qui fait le parcours intermédiaire en singlespeed (chapeau à lui, vraiment), on passe un bon moment à table. J'avale un coca et je file. En sortant de la salle vers 19h45, je découvre que je suis 2ème au général, le 3ème à une seconde derrière moi. Je me dis que ce sera compliqué de tenir le podium le lendemain, puis j'aperçois dehors un finisher de l'ultra qui en termine avec les 137 km, il est trempé (il pleut alors depuis 3 heures) et frigorifié. Je me dis que c'est chouette d'avoir eu les jambes d'arriver à 14h30, et je mesure le gap entre ce que j'étais capable de faire sur de telles distances il y a quelques années, en terminant à l'agonie, et ce que j'arrive à faire aujourd'hui. Une fois à la voiture, j'appelle ma famille, puis j'écoute un peu de musique avant de dormir vers 21h. Je me dis que s'il pleut encore demain matin au réveil je déciderai peut-être de rentrer à la maison directement sans rouler la dernière étape, craignant le froid et la boue... mais au téléphone, ma fille aînée m'enjoint à lui rapporter le t-shirt finisher (elle utilise celui de 2019 comme pyjama). On verra demain.
Le dimanche, dernière étape de 92 km et 2200 de D+, profil annoncé plutôt roulant avec une majorité de chemins empierrés : tant mieux, car le sol est détrempé. Le départ est donné à 8h (en vrai ça partira un peu plus tôt vu que tout le monde était là), je me lève à 6h15, j'ai bien dormi. Il pleut, mais je décide de tenir ma promesse et ramener à ma fille ce fichu t-shirt. Rituel du matin, petit-déjeuner puis préparatifs sur le vélo. Vers 7h20, je pars m'échauffer, il ne pleut quasiment plus. Je me surprends à ne pas avoir ni mal aux jambes ni au cul ni nulle part, je me sens frais. Tant mieux, car dès le départ donné, ça part encore en trombe : ma parole mais les belges, vous ne vous arrêtez jamais ! La première heure de course, j'ai parcouru 24,1 km, soit la plus forte moyenne du week-end ! Je me dis qu'il faut calmer le jeu, mais comme j'ai les jambes, je décide d'attaquer au 25ème kilomètre : je suis seul en tête, je fais le trou, je commence à me dire que si le premier flanche, si ça se trouve la victoire est possible (rires, je n'y croyais pas une seconde en vrai). Je roule en tête un peu moins de 30 minutes puis décide de me calmer car il reste quand même près de 70 bornes... le leader du général me reprend, me double. Je prends sa roue mais je lâche, tant pis : il est intouchable pour moi. Je suis rattrapé par un groupe de 6, je me cale dans leurs roues : mon attaque m'a bien entamé, j'ai besoin de récupérer. Dans une côte en pavés au kilomètres 50, le 3ème au général qui est une seconde derrière moi lève le pied, j'en profite pour appuyer : je me sens plutôt bien, je me dis que c'est peut-être le moment de faire le trou pour sauver ma deuxième place. Il semble marquer le pas, je vais rouler 15 bornes sans le revoir. Arrive le deuxième ravito, je m'arrête juste 30 secondes refaire le plein de ma gourde et improviser un mélange biscuit speculos - cacahuètes qui s'avère délicieux, et je repars. Quelques kilomètres plus loin, le troisième me reprend ! Avec son délicieux accent belge que j'adore, il me dit en roulant chaque "r" qu'il a explosé dans la bosse en pavés, qu'avec son capteur de puissance il a vu qu'il était en sur-régime et il a préféré gérer : on appelle ça l'expérience, lui a géré alors que moi j'ai déjà collé 2 attaques n'importe comment en fin tacticien que je ne suis pas, alors qu'il m'aurait suffi de coller dans sa roue bien sagement sans griller de cartouches et attendre les 10 derniers km pour l'attaquer... On roule ensemble quelques kilomètres, puis à une bifurcation le GPS nous dit tout droit mais le balisage dit à gauche. Sur le groupe de 5 que nous sommes, 4 (dont moi) décident de suivre les consignes de l'organisation : "si balisage, vous suivez le balisage, sinon fiez-vous au GPS". Le 5ème larron, qui est le 3ème au général une seconde après moi (vous suivez ?) décide seul d'aller tout droit. Pas de bol pour nous, on s'en rendra compte à l'arrivée seulement, tout droit c'était plus court de quasiment 2 bornes et surtout, ça évitait une belle bosse bien raide... je ne reverrai pas le 3ème, qui finira donc 2ème au général. Pas grave, je n'ai pas de regrets : même sans cet écart je suis convaincu qu'il était plus fort que moi. Je continue mon chemin, avec les 2 autres gars qui restent dans mon groupe on s'entend bien, on discute, on rigole. On s'offre notamment la "DH des 7 Meuses", grimpée à ce moment-là par un groupe de randonneurs qui au lieu de hurler sur ces 3 vététistes qui déboulent pleine balle devant eux, s'écartent immédiatement et nous encouragent en tapant des mains. Frissons ! A partir du km 80 je marque le pas, je commence à avoir les jambes un peu dures : bizarrement, en bosse j'arrive à forcer sans difficulté et je reprends les autres, mais sur le plat j'ai du mal à emmener un gros braquet. Je les laisse partir, il fait soleil et super bon, je suis heureux d'être là et de bientôt arriver. La trace qui s'annonçait roulante ne l'est pas tant que ça, on a quand même droit à quelques portions de singles pas piquées des hannetons, avec des descentes bien techniques, et quelques bosses itou dont une dans le lit d'un torrent que j'ai adorée, trialisante à souhait. Les 7 derniers kilomètres en revanche se font sur petite route / chemin agricole, un peu dommage mais ça ne suffit pas à gâcher l'étape pour moi. Je franchis la ligne en 7ème position, à ce moment-là je pense être 5 ou 6ème au général. Contrat rempli, je récupère mon t-shirt et j'envoie un selfie à ma fille comme preuve. Le vélo a tenu, 0 souci, je n'ai rien fait dessus du week-end hormis lubrifier la chaîne :
C'est vraiment une machine extraordinaire, j'ai pris un pied phénoménal à son bord. Seul regret, j'étais à l'arrêt dans les descentes : j'avais des pneus été (Rekon Race en 2.25) au profil très roulant, les descentes en cailloux / pavés humides là-bas c'est super glissant, j'avais très peur de tomber et me faire mal / casser quelque-chose (j'ai dû bloquer un truc dans ma tête cet été). Donc paradoxalement, j'ai perdu beaucoup de temps dans les descentes, par contre en bosse j'en reprenais facilement. J'ai bouclé cette ultime étape en 4h36, dont moins d'une minute d'arrêts (30 secondes à 2 des 4 ravitaillements, pour remplir ma gourde), pour une moyenne de 20,1 km/h dont je ne reviens toujours pas (depuis l'ultra de Cahors en mai dernier, j'ai développé un sacré syndrome de l'imposteur à vélo).
Une fois la ligne franchie aux alentours de 12h45, douche bien chaude qui fera un bien fou, une petite (25 cl) Chimay blonde (pas ma préférée) quand même pour fêter ça, puis rangement des affaires puis je décolle.
Je ne pensais pas une seconde être sur le podium, donc je n'attends pas la cérémonie protocolaire prévue à 16h30. Ca n'est que vers 16h45 que je me rends compte quand les classements sont publiés que je termine 3ème. Je suis super content !
Un très chouette week-end de VTT : même si oui, le coin est assez roulant, pour moi ça vaut le déplacement pour les quelques portions de singles bien sympas quand même, et l'orga aux petits oignons. Ce n'est pas un truc à faire 10 fois comme une Forestière ou un Roc marathon, mais je pense que c'est à faire au moins une fois.
Un coup de chapeau tout particulier aux belges qui ont fermé le bar à 6h du matin le dimanche, et qui étaient au départ à 8h sur le vélo (bon, je n'ai plus eu de nouvelles d'eux après).
Si je dois faire 2 critiques en mode relou :
- la musique, DJ, était vraiment, vraiment trop forte tout le temps : laisse-nous au moins le temps de nous réveiller !
- les repas, bien mais dommage de ne pas proposer d'alternative végétarienne ; j'ai dû faire une entorse à mon régime (ça va, je ne suis pas encore extrémiste) parce qu'il fallait bien que je mange, je n'en veux pas à l'orga car c'est déjà top de réussir à fournir 200 gus en nourriture chaude à volonté
Fin du récit, merci de m'avoir lu ! C'était ma dernière épreuve programmée de 2022, rendez-vous en 2023 pour de nouvelles aventures à vélo.
Modifié en dernier par Tib le mar. sept. 27, 2022 8:29 am, modifié 8 fois.
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Re: Les pérégrinations cyclistes de Tib
Bravo Tib, et merci pour ce partage.
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Re: Les pérégrinations cyclistes de Tib
Bravo tib, merci pour ce long partage passionnant ! L'an prochain la gagne
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Re: Les pérégrinations cyclistes de Tib
L'an prochain, objectif podium à Cahors, déjà. Ca va constituer ma motivation à bouffer du foncier cet hiver.
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Re: Les pérégrinations cyclistes de Tib
J'ai arrêté de me déplacer pour les petites épreuves locales...
Je serais bien venu à Ornans début octobre, mais on a les correspondantes allemandes de notre aînée à la maison. Quoique, si ça se trouve elles seraient ravies de poireauter dans le froid et la boue sous la pluie francomtoise à m'encourager !
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Re: Les pérégrinations cyclistes de Tib
qu'est ce qui a changé selon toi entre "avant" et "maintenant" ? C'est intéressant de voir comment ce qui peut changer en mieux dans le sport passé 40 ans (même si tu nous a déjà donné quelques pistes avant).
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Re: Les pérégrinations cyclistes de Tib
Ben écoute, c'est assez difficile à dire : je ne suis aucun plan d'entraînement, je n'ai aucune démarche sportive "construite", je roule juste au plaisir et à l'instinct. La seule chose qui a vraiment changé c'est que je suis devenu végétarien ! Plus sérieusement :
- depuis 1 an j'ai un gravel, peut-être qu'en foncier ça joue mais pas sûr
- depuis 1 an je suis inscrit dans un club, dans les faits ça ne change rien je pense parce que c'est un petit club familial sans aucune prétention sportive, sans entraînement cadré : le samedi après-midi aux entraînements on se promène en forêt et une fois sur 2 j'aide à encadrer le groupe des petits, on fait 12 bornes en 2 heures donc ça ne doit pas être déterminant ; la seule différence c'est que j'ai participé à 4 ou 5 manches régionales en XC, ce qui m'a donné du rythme en début d'année
- j'ai quand même accentué le nombre de sorties longues depuis l'engagement Cape Epic, fin 2019 donc ; notamment grâce à Lafoy et nos sorties communes j'ai acquis de l'expérience en gestion de l'effort (ie. je me connais "mieux") et en hydratation / alimentation
- quand je suis passé végétarien il y a un an, j'ai perdu pas mal de poids rien qu'en mangeant de manière plus saine (-8 kg en 4 mois), j'ai retrouvé mon poids de forme (environ 74 kg) que j'avais en 2019
- je vélotaffe depuis 1 mois
Ma 5ème place à Cahors en mai dernier, j'avais vraiment l'impression d'être dans un jour exceptionnel, dans une forme comme tu n'as qu'une ou deux fois dans ta vie. Ce week-end en Belgique, c'était un peu pareil : je partais à bloc en me disant "dans 5 bornes tu exploses", mais je n'explosais pas, sur l'étape du samedi j'ai même roulé plus vite sur la deuxième moitié du parcours que la première ; j'arrivais pas fatigué, pas mal aux jambes ni nulle part, ce matin idem en partant de la maison à 6h à vélo : pas fatigué, pas de douleur ni courbature... ce qui me fait nourrir quelques regrets, si ça se trouve j'aurais pu pousser davantage ! ou alors autre explication plausible, à Cahors comme en Belgique le niveau était moyen, c'est possible aussi : t'as l'impression d'être fort alors qu'en réalité tu cours juste avec des mecs du même niveau que toi. A Cahors le premier m'a quand même mis une bonne heure dans la vue, clairement il y avait lui et les autres. En Belgique, le premier de l'ultra est dans un gros team belge, a priori il a un emploi du temps aménagé pour s'entraîner. Je suis allé voir son Strava, il affiche un sacré volume !
Souvent je me dis "imagine, si tu t'entraînais sérieusement, si tu faisais du gainage, du spécifique, du HT, tu pourrais faire beaucoup mieux...". Plusieurs fois j'ai hésité à prendre un entraîneur pour 50 balles par mois, on en parlait avec Philou dernièrement : j'ai un ami qui fait ça très bien, il saurait s'adapter à moi je pense. Mais je n'ai pas l'assiduité pour ça, j'ai un boulot trop prenant pour caser du vélo dans les semaines, hormis le trajet vélotaf (28 km A/R). Je n'ai pas non plus d'objectifs. Et puis j'ai 42 ans, j'ai passé l'âge pour faire du spécifique sur HT : si t'as pas commencé à 20 ans, compliqué de s'y mettre à 40. La Belgique, j'y suis descendu sur un coup de tête décidé une semaine avant, j'avais envie de me faire plaisir en allant rouler là-bas.
Bref, je ne saurais pas expliquer ma "progression"... j'ai regardé par curiosité, ma FC Max n'a pas baissé depuis 4 ans, je stagne à 186.
Tu vas rire, mais j'ai acheté le bouquin de Jean-Paul Stephan il y a un mois. Toujours pas ouvert, mais si ça se trouve le seul fait de l'avoir sur la table de nuit aide à rouler plus vite ? en tout cas je me dis souvent ces derniers temps qu'il me reste 6 à 8 belles années sur le vélo, donc j'ai envie d'essayer a minima de maintenir ce niveau aussi longtemps que possible, car je prends vachement plus de plaisir à rouler vite longtemps sans faire mal à mon corps, en comparaison avec une époque pas si lointaine où je finissais toujours par subir.
Modifié en dernier par Tib le lun. sept. 26, 2022 1:27 pm, modifié 1 fois.
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Re: Les pérégrinations cyclistes de Tib
Très beau récit et belle perf!
Il y avait le Hard N’Marathon fin juillet, départ du même endroit si j’en crois tes photos . J’avais bien apprécié le coin avec de très beaux passages techniques, c’était même très engagé à certains endroits sachant que les petites distances passaient par là également !
Il y avait le Hard N’Marathon fin juillet, départ du même endroit si j’en crois tes photos . J’avais bien apprécié le coin avec de très beaux passages techniques, c’était même très engagé à certains endroits sachant que les petites distances passaient par là également !